they call it the new change ▲ ethan

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but there's a game in town this is it

Les pleurs d'Ewana me vrillent les tympans. J'ai mal à la tête, je suis fatiguée, et ma fille malade me harcèle sans cesse. Elle est allongée dans sa balancelle, et elle pleure. Et moi j'essaie de ne pas péter les plombs. Ewana est malade. Elle a de la fièvre, sa gorge est irritée, ça s'entend. Je suis un peu désemparée, je ne sais plus quoi faire, et surtout je n'ai rien envie de faire. Je veux juste dormir, ne plus quitter mon lit avant des jours. Caël. Tout est de sa faute. Il est venu aujourd'hui, venu m'engueuler parce que j'avais refusé de participer à la mission d'hier. Je n'avais pas que ça à faire. Je sortais à peine du boulot, j'étais épuisée et tout ce que je voulais, c'était pouvoir passer un peu de temps tranquille chez moi avec ma fille. Et lui est venu sans rien savoir, de toute la hauteur de son ego, pour m'engueuler moi. L'enculé !

Ewana pleure de plus en plus fort. Je me sens de plus en plus mal. Recroquevillée dans le canapé, je me bouche les oreilles et ferme les yeux. Rien à faire. J'ai la nausée. « Ewana, LA FERME BON SANG ! » Je n'ai pas pu m'empêcher de hurler, de hurler sur mon bébé de trois mois à peine. Surprise, elle a un hoquet, m'observe avec ses grands yeux noisette vitreux, pleins de larmes. Je m'étrangle, me penche pour la prendre dans mes bras alors qu'elle se remet à pleurer de plus belle. Je suis complètement paumée. « Non, Ewana, s'il te plaît calme-toi... Arrête de pleurer... » Je cale sa petite tête au creux de mon cou, respire l'odeur qui émane de sa peau. Elle finit par renifler et par s'endormir contre ma poitrine, ce qui me fait pousser un soupir de soulagement. Mais je sais que je ne m'en sortirai pas toute seule. Que ce soit à cause de l'état d'Ewana ou de mon propre état psychologique, je ne réussirai pas à calmer les choses moi-même, sans aide. Mais je ne sais pas qui aller voir. Juliette est certainement enfermée au labo, Sherlock a bien d'autres problèmes à penser avec Calypso, il est hors de question que ma fille confronte son père pour le moment et je n'ai pas envie d'ennuyer Absynthe avec mes problèmes de cœur. Il ne reste plus qu'Ethan. Ethan, mon protecteur attitré lors de nos missions sur Lyoko, une sorte de confident.

Sans prendre la peine de me changer alors que je suis en débardeur et en vieux survêtement, j'enfile une paire de tongs, attrape mes clefs de voiture et mon portable. Ewana toujours calée contre moi, je m'installe au volant, retire le frein à main et file hors de chez moi. Il m'avait dit habiter à Saint Dominique, je ne savais plus trop où, peu m'importait, je finirais par trouver... Ewana dort toujours, je sens son petit ventre se soulever et se baisser au rythme de sa respiration régulière. Je l'embrasse sur le front. Elle a encore de la fièvre. Cette fièvre qui m'inquiète terriblement et ne semble pas vouloir baisser. Je finis par me garer sur le parking de la résidence, sors de ma voiture. « Madame ? Excusez-moi, vous connaissez Ethan Morgan ? Oui ? A quel numéro habite-t-il ? Je suis une amie... Merci. » La petite vieille me regarde bizarrement pendant que je m'éloigne vers le numéro vingt-deux, me faufile dans l'embrasure de la porte. Je sais qu'il habite au dernier étage. J'emprunte l'ascenseur, enfonce rageusement le bouton et attends sagement. Appartement numéro quatre cent onze... Je sonne, attends encore, sursaute quand la porte s'ouvre. « Ethan... Je... Désolée d'être venue sans prévenir mais je... 'Fin je sais plus quoi faire, Caël est venu aujourd'hui, Ewana est malade, j'suis fatiguée je sais plus quoi faire, aide-moi s'il te plaît... »

Silence, don't cry and take my hand, i'm here now.

Encore une fois je n'arrive pas à dormir et pourtant, qu'est ce que je suis crevé. Mes nuits sont toujours agitées, dormir plus de 4 heures est devenu un exploit ces derniers temps. Mais bon, je fais avec comme d’habitude. En tout cas une fois encore je me retrouve étalé sur mon canapé une bière à la main à regarder le paysage que m'offre ma baie vitrée. Au fond, je ne trouve pas vraiment l'envie de faire autre chose, la télé et ses info bidons et déprimantes ne me donne même plus envie de l'allumer. Mise à part le silence, rien n'avait résonné dans mon appartement de la journée. J'en avais même pas mangé d'ailleurs. Plus trop faim non plus en ce moment. Peut-être que je devrais voir un médecin mais j'en ai pas du tout l'envie non plus, après tout, ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, ces périodes où seul l'alcool et les clopes passent vont et viennent sans cri et gare et pourtant, c'est devenu ma routine, un peu spécial mais bon, comme on dit, on se fait à tout.

Soudain, le son de ma sonnette retentit à travers la pièce, ouvrant grand les yeux, je me lève l'air interrogé voir irrité envers cet personne qui vient me déranger dans un de mes moments sacré de solitude. Le pas lent, limite la patte à la traine, c'est en soufflant que j'ouvre la porte avant de me rendre compte que c'est à ma protégée que j'ai à faire là. Sélène, son bébé dans les bras et l'air plus mal que jamais. « Ethan... Je... Désolée d'être venue sans prévenir mais je... 'Fin je sais plus quoi faire, Caël est venu aujourd'hui, Ewana est malade, j'suis fatiguée je sais plus quoi faire, aide-moi s'il te plaît... » Grrr.... Ethan, qu'est ce que je pouvais détester qu'on m'appelle ainsi, d'ailleurs rien que de l'entendre j'en avais le poil dressé, mais bon, comme toujours je restais silencieux mine de rien. Une seconde de bug et je revins parmi nous en fronçant un sourcil avant de me décaler pour la laisser entrer. « Wow ma pauvre tu m'a l'air désespérée là, m'enfin, hum ok... Bah.. Entre » Oui quelque peut septique mais en même temps il fallait dire qu'elle me prenait au dépourvu en débarquant ainsi dans un état pareil en me demandant à moi de l'aide pour une de ces situations pour laquelle je n'étais pas doué... Du tout.

La suivant près du canapé, je l'invite à s'asseoir d'un signe de main. « J'veux bien t'aider mais euh... Je vois pas trop comment. On va dire que je ne suis pas vraiment le meilleur conseillé qu'il soit si tu me suis. » Je regardais sa petite. « Si elle est malade, tu devrais l'amener chez le médecin tu crois pas ?.. En ce qui te concerne, je te conseil une bonne sièste mais pour ton ex je suis pas sûr de te suivre... Il s'est passé quoi ? Et en quoi je peux t'aider ? Tu veux que je lui éclate la tête ? J'sais pas. » Oui je sais, moi et ma délicatesse légendaire. Mais bon, elle était habituer à cette façon crue avec laquelle je parlais, elle savait très bien que ce n'était pas foncièrement méchant, du moins pas avec elle. Je n'y pouvais rien, j'étais comme ça. Le pas un instant hésitant, je me dirigeais vers mon bar en lui demandant « Hum en attendant tu veux quelque chose à boire pour te requinquer ? »